La Poterie à Lengronne

La Poterie à Lengronne

À l’issue de la visite de ce qui reste de l’église Saint-André, les sociétaires les plus téméraires se sont retrouvés à Lengronne pour découvrir les vestiges du manoir des Hue de Lengronne. La terre de la Poterie appartenait au XVIe siècle aux Rozay, puis passa par mariage, à la fin du siècle, aux Ferrand.

Le 5 mars 1658, François Hue du Mesnil-Aubert, vicomte de Gavray et descendant d’une très ancienne famille de la région, achète à François Ferrand, seigneur de Rauville, la terre de la Poterie. Procureur du roi à Paris, François Hue va obtenir de l’évêque de Coutances, en 1664, l’autorisation de construire une chapelle à l’entrée de la cour de son manoir, d’y faire dire des messes et d’y installer un chapelain. « Ladite chapelle est viron de 30 pieds de longueur et de 15 pieds de largeur, avec quatre vitres à verre dormant, le chœur d’icelle voûté de bois en forme de lambris ». Elle était dédiée à la Vierge et à saint François, patron du fondateur. Servant aujourd’hui elle aussi de réserve à bois, elle présente des baies en arc brisé, trahissant la volonté, dans cette construction du milieu du XVIIe siècle, d’imiter les édifices plus anciens.

En fond de cour enfin, le dernier carré de la Société a pu découvrir, intégré à une longue construction de la fin du XVIIIe s. réemployant des linteaux plus anciens, l’ancienne grande salle du manoir.

Édifié dans la seconde moitié du XVIe siècle, ce logis reprenant un schéma maintes fois rencontré, et « décrit » il y a des années de cela, pour la première fois, par un jeune historien local, David Nicolas, comporte une grande salle sous un haut plafond, avec à gauche de la cheminée monumentale, en partie conservée, deux portes aux arcs cintrés superposés donnant autrefois accès à un cellier et à une chambre haute. L’escalier et la galerie de bois donnant accès à la chambre haute de ce chamber block ont disparu, mais le plafond a conservé, malgré l’arrachage récent d’éléments sculptés, une très belle décoration moulurée et sculptée, rare témoignage des plafonds à solives ornées de la fin de la Renaissance dans la région.

François Saint-James