Vergoncey et son patrimoine

Le samedi 12 mars 2016, La société s’est transportée dans la commune de Vergoncey au nord de La Croix-Avranchin. Mentionné dès 1025, le toponyme de Vergoncey a une origine assez floue : il s’agit d’un nom de lieu en –acum, indiquant la filiation d’un domaine antique, mais le nom d’origine du propriétaire reste indéterminé.  Nous nous sommes d’abord dirigés vers le château de Boucéel où nous avons été accueillis par son propriétaire, M. de Roquefeuille. Là aussi, le domaine a une origine antique puisque le nom dérive du latin buxus, indiquant un lieu planté de buis. L’on sait que cela indique fréquemment les environs d’une villa d’époque gallo-romaine, comme les noms Boissière ou Boisserie. Le parcellaire orthogonal garde les traces de ce domaine antique, situé à 800 m environ à l’est de la grande voie romaine Rennes-Avranches. Les sociétaires ont pu découvrir sous un très beau soleil les extérieurs de cette magnifique demeure du XVIIIe siècle, qui n’est pas sans rappeler les malouinières.

Après avoir détaillé l’historique de la propriété, M. de Roquefeuille a invité les membres présents à visiter la chapelle qui orne le parc à l’anglaise. Ce petit édifice de style gothique flamboyant, dédié aux saints Marc et Léonard, fut sans doute édifié par un membre de la famille Pigace, dans les toutes premières années du XVIe siècle. Il porte, au-dessus de son portail, les armes réunies des bâtisseurs, qui par ailleurs, reposent sous les dalles de sa nef. Tout à côté se trouve une fontaine portant le vocable de sainte Émerencienne dont les eaux sont réputé guérir les problèmes intestinaux.

La visite s’est achevée par la découverte de l’église paroissiale de Vergoncey, dont le maire M. Robidel nous avait aimablement ouvert les portes. En grande partie reconstruite au XVIIIe et XIXe siècle, l’édifice, placé sous le vocable de saint Hilaire, assez peu fréquent dans le diocèse d’Avranches, conserve cependant quelques vestiges plus anciens remontant pour partie au XIIe siècle.

L’intérieur de l’église est très cohérent et en bon état : dans la nef, la bancellerie du XIXe siècle forme un bel ensemble avec le dallage en granite. Nous avons pu découvrir dans le chœur, sur le mur nord, une élégante armoire eucharistique du début du XVIe siècle ; le retable du XVIIIe siècle présente un intéressant tableau représentant l’Adoration des bergers. À l’extérieur, en réemploi sur le pignon extérieur du transept sud, nous avons identifié un bas-relief gothique représentant la Crucifixion, remontant peut-être à la deuxième moitié du XIIIe siècle et qui, à notre connaissance n’a jamais été signalé.

Enfin, à proximité de l’église, existe une autre source guérisseuse, la fontaine Saint-Clair, ornée d’une statue du saint, dont l’eau est censée ici guérir les maladies oculaires. On peut constater que, dans cette région, trois fontaines miraculeuses se trouvent dans un étroit rayon (Boucéel, Vergoncey et Villiers-le-Pré).